Speech of French MP Caroline Yadan, vice-chair of the parliamentary study group on Antisemitism, during the EJA Annual Conference in Porto

May 17, 2023

Mister President,

Your Excellence,

Ladies and gentlemen,

Dear friends,

 

It’s an honor for me to be with you tonight.

I would have liked to be able to speak in English tonight, but I will avoid causing unnecessary pain to your ears, so I will continue in French if you allow it.

 

Les juifs influencent la vie économique et politique du monde, il faut s’en méfier, ils sont responsables de la mort de Jésus, ils ne peuvent s’intégrer dans la société, on parle trop de la Shoah, ils sont derrière les attentats du World Trade Center, ils sont responsables de la fabrication et de la diffusion du virus du Covid, ils ont volé la terre aux Palestiniens, Israël est un Etat raciste, un Etat nazi.

Ces stéréotypes devraient dater d’un autre siècle, ils sont malheureusement toujours d’actualité, aux Pays-Bas, en Grèce, en France, au Portugal, en Allemagne, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en Slovaquie, en Europe de l’Est comme en Europe de l’Ouest.

Depuis 20 ans, nous assistons, impuissants, à une montée de l’antisémitisme en Europe, qui ne se contente pas de vociférer et d’injurier, mais qui frappe, qui torture, qui fait aussi couler le sang, qui assassine.

Sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers de contenus antisémites, mélangeant préjugés, complotisme, indigénisme, déni de la Shoah, amalgames avec le nazisme, détestation des juifs et d’Israël sont diffusés puis partagés, relikés, commentés, retweetés se multipliant encore et encore jusqu’à atteindre des millions.

Condensant colère, frustrations et ignorance, cette haine s’infiltre pernicieusement dans la société en recherche constante de boucs émissaires et se dévoile dans les manifestations en Europe : celles des Gilets Jaunes, celles des Antivax, celles en soutien au Peuple Palestinien.

La banalisation du mal rampe là où nous pensions naïvement l’avoir expurgée à tout jamais : 80 ans après la Shoah, dans les rues de Berlin, berceau du nazisme, on a crié, drapeau palestinien à la main et fanatisme sur le visage « mort à Israël, mort aux juifs ».

D’années en années, l’obsession antijuive évolue, les accusations sur lesquelles elle se fonde aussi.

Au gré de l’actualité, les habits antisémites du présent se drapent d’antisionisme, d’islamisme, de complotisme, de négationnisme ; Ces visages sont tantôt celui de l’extrême-droite, tantôt celui de l’extrême-gauche, parfois les deux.

L’extrême-gauche s’est retrouvée une spécialité : Israël, comme incarnation du Mal.

Diaboliser l’Etat Juif, l’accuser de pratiquer une politique d’Apartheid, comme l’ont récemment fait les députés d’extrême-gauche en France, l’essentialiser et le racialiser jusqu’à le nazifier, c’est permettre la levée de tous les interdits contre les juifs.

Jankélévich aime à rappeler que « si les juifs sont des nazis, ils méritent leur sort » ou encore que « L’antisionisme est une aubaine car il nous donne la permission, et même le droit, et même le devoir d’être antisémites au nom de la démocratie »

La haine du juif se drape derrière le drapeau vertueux de l’anticolonialisme. Pire encore, cette « Israélophobie », cette acrimonie passionnelle et obsessionnelle, s’exprime au nom des droits de l’Homme et elle ne serait être confondue avec la critique légitime de la politique d’un gouvernement. Rappelons-le sans cesse : Israël est la seule démocratie du Proche et du Moyen Orient. Une démocratie dans laquelle les citoyens bénéficient d’une égalité de droit quelle que soit leur origine. C’est parce que cette démocratie est précieuse et que la séparation des pouvoirs l’est tout autant,  que les Israéliens l’expriment par milliers chaque samedis soirs depuis plusieurs mois dans les rues de Jérusalem, de Haifa, de Tel-Aviv ou d’Ashdod.

Ceux qui détestent Israël ne s’embarrassent jamais de dénoncer les attentats de civils, les roquettes tirées par milliers dans un ciel protégé par le Dôme de fer, les boucliers humains, les tunnels construits pour frapper la population civile ; ils ne blâment jamais les pensions versées aux familles des terroristes ; ils ne condamnent pas les journalistes que le Hamas bâillonne, les femmes qu’il lapide ou les homosexuels qu’il emprisonne, voire qu’il exécute.

Ceux qui détestent Israël gardent le curieusement silence sur les minorités opprimées dans le monde, sur les atteintes aux libertés fondamentales des peuples Iraniens, Ukrainiens, Soudanais, Cubains, Arméniens, Kurdes ou Ouïgours.

Ceux qui détestent Israël ne réprouvent jamais les programmes éducatifs fondés sur la haine du juif, les comptines que les enfants de 6 ans récitent avec application racontant à quel point il est bon d’être un martyr.

A cet égard, je me réjouis que le Parlement Européen, ait enfin adopté il y a quelques jours, grâce notamment à l’action formidable de plusieurs collègues dont mon amie Ilana Cicurel, une résolution condamnant l’Autorité palestinienne pour le contenu « haineux » de ses manuels scolaires et subordonnant le financement futur de l’éducation à la suppression du contenu antisémite.

Pour la première fois, une résolution de l’Union Européenne établit un lien direct entre le contenu des manuels scolaires de l’Autorité Palestinienne et le financement du terrorisme palestinien, et en particulier des attaques perpétrées par des jeunes.

Au commencement de la violence, il y a la pensée. A la pensée s’ajoute la parole, celle qui instrumente au nom de dieu.

Ce désir de croire plus fort que le goût de la vérité, cette hostilité assumée, s’invite dans les prêches de certains imams radicaux alimente l’islamisme et arme les terroristes.

L’extrême-gauche porte ainsi, par électoralisme et par idéologie, une lourde part dans le renouveau de l’antisémitisme en Europe.

Cet état de fait ne doit cependant surtout pas nous faire oublier les dangers de l’extrême-droite.

Ne soyons pas dupes de sa tentative de dédiabolisation, notamment en France, où le Rassemblement National cherche une nouvelle respectabilité et a prétendu à la Présidence du groupe d’étude sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale.

Cette volonté d’honorabilité ne saurait éclipser que l’antisémitisme est contenu dans son ADN, dans son projet, comme objectif ou comme conséquence.

L’extrême-droite démontre, si besoin en était, en Hongrie, en Pologne ou en Italie, qu’elle doit rester un repoussoir pour tout juif en Europe et dans le monde au nom de son projet d’exclusion et de sa xénophobie, contraires aux valeurs du judaïsme.

Il est de notre responsabilité de dire à la droite européenne que si elle aime Israël parce qu’elle n’aime pas les musulmans, alors nous ne voulons pas de cet amour.

En France, nous vivons un temps politique inédit : au sein de l’Assemblée nationale dans laquelle j’ai l’honneur de siéger comme députée de la 3ème circonscription de Paris pour le groupe Renaissance, deux groupes d’extrême-gauche et d’extrême-droite, représentants 184 députés sur 577 ont été élus en juin 2022.

Au-delà de leurs accointances, comme leur soutien larvé à Vladimir Poutine, leur volonté de mettre à mal la République et ses fondements institutionnels, leurs électeurs partagent des points communs :

Selon une étude Fondapol pour AJC, ces électeurs des extrêmes justifient le recours à la violence pour contester les décisions politiques, et partagent de nombreux poncifs antisémites.

C’est dans ce climat délétère que plusieurs députées ont récemment reçu des missives antisémites abjectes.

Au-delà des discours, il y a maintenant une urgence de vérité mais surtout une urgence de résultats.

Je déposerai prochainement, sur proposition de la DILCRAH, une poposition de loi pour permettre la délivrance d’un mandat d’arrêt international pour les auteurs de délits racistes ou antisémites, et de contestation de crimes contre l’humanité.

Notre combat est difficile, semé d’embûches, mais nous avons tous, quel que soit notre rôle, notre statut, notre profession- politiques, journalistes, artistes, militants associatifs- un rôle à jouer. Il nous appartient de continuer à alerter et à analyser, sans crainte ni ambiguïté, car l’ennemi se nourrit du silence, de l’inquiétante indifférence, de l’absence de clairvoyance et de lâcheté.

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire » nous rappelait Jean-Jaurès.

Etre courageux en politique c’est appréhender les responsabilités de chacun et les causes de ce Mal, qui, parce qu’il touche à notre humanité, est bien l’affaire de tous.

Etre courageux en politique c’est dénoncer, au-delà des positions consensuelles, les sujets qui fâchent et accuser ceux qui doivent l’être.

Ce combat est le nôtre.

Je sais pouvoir compter sur vous. Vous pouvez compter sur moi.

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Official Reply from Danish Minister for Health on the issue of the circumcision initiative

EJA is happy that common sense won and the Danish parliament stepped back from what could have been discriminatory legislation affecting the Jewish community in Denmark, thank you Minister of Health! 


Reply from the Minister for Health

European Commission produces practical handbook on implementing the IHRA definition of antisemitism

The EJA thanks the European Commission for producing this practical handbook on implementing the IHRA definition of antisemitism. It will be a valuable tool for governments and organisations who are currently navigating the difficult political waters we find ourselves in, where intolerance and antisemitism are alarmingly on the rise.

Jewish groups alarmed as Greece poised to ban kosher slaughter

The Hellenic Council of State, the highest court, in Greece, ruled on Tuesday to ban halal and kosher slaughter, raising alarm among Jewish religious groups concerned about infringements on religious freedoms.
saw the court revoke the standing slaughter permit, which was provided through a ministerial decision that exempted ritual Jewish and Muslim slaughter practices from the general requirement to stun animals prior to killing them.
The ruling further called on Greek lawmakers to devise a way to meet the demands of animal rights advocates and the needs of Jews and Muslims who follow the laws about food in their traditions.

“The government should regulate the issue of slaughtering animals in the context of worship in such a way as to ensure both the protection of animals from any inconvenience during slaughter and the religious freedom of religious Muslims and Jews living in Greece,” Greek news site Protothema cited the ruling.

“We warned in December about the downstream consequences that the European Court of Justice ruling carried with it, and now we see the outcome,” Director-General of the European Jewish Association Rabbi Menachem Margolin told JTA.

Jewish freedom of religion is under direct attack. It started in Belgium, moved to Poland and Cyprus, and now it is Greece’s turn,” he warned.
Bans on ritual slaughter have been implemented in several countries across the region, including Sweden, Slovenia, Estonia, Denmark, and Finland.
The bans are part of a struggle across Europe between animal welfare activists and Muslim and Jewish community representatives.
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The European Court of Justice ruled last year that all member states had to “reconcile both animal welfare and freedom of religion.”
The EJC’s Dec. 17 ruling effectively upheld a 2017 decree by the Flemish government to ban ritual slaughter without stunning, as required by most interpretations of Jewish and Muslim law, but said that imposed stricter regulation on ritual slaughter were up to the states themselves. The ruling further urged member states to “adequately and proportionately consider freedom of religion” when making such rulings.
i24NEWS contributed to this report.
https://www.israelhayom.com/2021/10/28/jewish-groups-alarmed-as-greeces-top-court-rules-against-ritual-slaughter/

Despite the situation, delegation of ministers and parliamentarians from across Europe commemorate the Babyn Yar massacre in Kiev

The two-day visit of the delegation was organized by the European Jewish Association (EJA) in partnership with the Babyn Yar Holocaust Memorial Center and the Federation of Jewish Communities of Ukraine ahead of International Holocaust Remembrance Daywrites Yossi Lempkowicz.
“We appreciate very much that you choose to come to Ukraine despite the current situation,” said Ukrainian Deputy Prime Minister Olha Stefanishyna as she addressed a delegation of 100 senior ministers, members of parliament, diplomats and Jewish leaders from across Europe who visited Kiev to commemorate Babyn Yar, the most infamous sites of the Holocaust and to pledge to promote education of the Holocaust in schools and to fight antisemitism.
The two-day visit of the delegation was organized by the European Jewish Association (EJA) in partnership with the Babyn Yar Holocaust Memorial Center and the Federation of Jewish Communities of Ukraine ahead of International Holocaust Remembrance Day. The initiative aims to keep antisemitism as a priority political and educational issue and ensure that the Babyn Yar tragedy is never forgotten.
Also known as the “Holocaust by bullets”, Babyn Yar saw around 34,000 Jews murdered and buried in a mass grave by the Nazis and their collaborators in two days in September 1941, and is never forgotten.
Day one saw a symposium to discuss the challenge of combating on-going antisemitism across the continent and the creation of parliamentary working groups to tackle the issue on all its forms.
Among the speakers who addressed the symposium on Monday was the Ukraine Parliament President Ruslan Stefanchuk (pictured, below), who stressed that Ukraine is the fourth country when it comes to the number of Righteous Among the Nations, those who helped Jews during WWII.

“Fighting antisemitism is an endless task which cannot be summed up to polite speeches in one day in the yearly calendar,” declared Rabbi Menachem Margolin, Chairman of the European Jewish Association, during a memorial ceremony at the site of Babyn Yar.

The Ukranian parliament recently adopted al law  to fight and prevent antisemitism in the country and to commemorate the Holocaust. “Memory is the only way to fight antisemitism,” he said. “The atrocities all happened because people kept silent because fear, indifference and egoism. The study of the Holocaust is of special importance for the Ukrainians,” he added.
”Fighting antisemitism is an endless task which cannot be summed up to polite speeches in one day in the yearly calendar,’’ declared Rabbi Menachem Margolin, chairman of the European Jewish Association.
“Significant educational work in all formal and informal educational frameworks and in civil society are needed  and they all need to be backed by concrete laws and not by mere recommendations,” he said.
Michael Sidko, last survivor of the Babi Yar massacare, who lives in Israel, shared his story with the conference attendees. He was six years old when the atrocity occurred. His mother, younger sister Clara and baby brother were shot dead by the Nazis in cold blood. He and his brother managed to escape thanks to one of the Ukrainian guards who let some children escape to the forests. Sidko asked members of parliament to return to their countries and work to teach the younger generation the story of the Holocaust and its lessons and to educate them to strive for peace and brotherhood among all peoples.
Michael Sidko, last survivor of the Babi Yar massacare
Rabbi Meir Stambler, Chairman of the Federation of Jewish Communities of Ukraine, noted that Jewish communities in the country are being renewed with the full support of the authorities. “There is a lot of dualities in relation to the nation’s heroes who were also antisemitic and we warn about that but understand that this is a nation being rebuilt after 70 years of communism. As someone who walks the streets of Kiev with all the hallmarks of a religious Jew, I must note that in Kiev I feel much safer as a Jew than Paris, Brussels. London or any other European capital,” he said,
The delegation of personalities participated in a memorial ceremony at the site of the Babyn Yar massacre where a memorial museum is being built.
https://www.eureporter.co/world/israel/holocaust/2022/01/28/despite-the-situation-delegation-of-ministers-and-parliamentarians-from-across-europe-commemorate-in-kiev-the-babyn-yar-massacre/

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